Rien n’arrête Bergens

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En examinant les copies d’un travail remis par une classe de 5e secondaire de l’école Henri-Bourassa, celle de Bergens se confond aux autres. Pourtant la sienne a quelque chose de bien particulier : elle a été écrite avec ses pieds. Né sans ses membres supérieurs, l’élève arrivé d’Haïti il y a quatre ans a fait face à différents défis sur les plans pédagogiques et organisationnels. Malgré tout, il continue chaque jour de surmonter les embûches avec une grande détermination.

En ces Journées de la persévérance scolaire, faisons la connaissance d’un jeune homme inspirant et de toute la communauté éducative qui gravite autour de lui.

Pour aller loin

À l’école secondaire Henri-Bourassa, Bergens est bien connu. Apprécié autant de ses pairs que des membres du personnel, il se démarque par son esprit fonceur. Selon lui, ce trait de caractère lui vient de la façon dont il a été élevé. Ses parents, motivés par le désir de le voir gagner en autonomie, se sont assurés de ne jamais le surprotéger. « Mes parents voulaient qu’un jour, quand je quitterai le domicile, rien ne m’empêche d’avancer et d’aller plus loin », affirme l’élève. C’est ainsi que, par essais et erreurs, il s’est outillé pour accomplir les diverses tâches de la vie quotidienne. Aujourd’hui, Bergens peut presque tout faire par lui-même : il tient un crayon, il tape à l’ordinateur, il pratique des sports et il est même capable de déverrouiller une porte !

Il faut tout un village

Afin de soutenir Bergens dans son développement et de lui offrir les meilleures conditions pour favoriser sa réussite scolaire, l’élève peut compter sur une équipe-école qui comprend parfaitement sa réalité. Étant le point de service pour tous les élèves du CSSPI à mobilité réduite, l’école secondaire Henri-Bourassa peut compter sur une communauté éducative exceptionnelle : enseignants, orthopédagogue, ergothérapeute, TES, préposés aux élèves handicapés, bénévoles et pairs aidants, pour ne nommer que ceux-là. « Avec l’ergothérapeute, Caroline Constantineau, on va essayer de trouver de meilleures solutions pour que Bergens soit confortable. On fait des tests et il y a des choses qui fonctionnent et d’autres moins. Par exemple, on a essayé de mettre des lumières pour éclairer sous son bureau, mais finalement il n’a pas aimé ça. L’hiver, on s’assure aussi de mettre un tapis pour éviter que ce soit trop froid pour ses pieds », souligne l’orthopédagogue Josée St-Arnaud. Puis, dans le cas des examens où l’écriture et la langue ne sont pas évaluées, il peut aussi avoir recours aux services d’un scripteur. « En mathématique, par exemple, il y a beaucoup de choses à manipuler : la calculatrice, le questionnaire, avec parfois une autre feuille à côté. Alors, l’enseignant peut faire une demande pour un scripteur et ils viennent faire l’examen ici, dans le local d’orthopédagogie », ajoute-t-elle.

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L’adolescent a aussi la chance de côtoyer Marie-Gerthy St-Armand, la TES qui chapeaute notamment toutes les activités de l’Espace fusion, le repère des élèves à mobilité réduite. « Pour nous, l’inclusion c’est vraiment important », affirme-t-elle d’emblée. C'est ainsi qu’en voyant que certains élèves n’osaient pas fréquenter le local de peur d’être étiquetés, elle en a fait un lieu dynamique où tous sont les bienvenus. « Maintenant, il y a nos élèves qui viennent, mais aussi beaucoup de leurs amis du régulier. Il y a tout le temps plein de monde, c’est devenu un point de rencontre et on fait plein d’activités! », se réjouit-elle.

La tête pleine de projets

Si l’obtention de son diplôme d’études secondaires se concrétise de plus en plus, c’est parce que Bergens a fait des efforts considérables depuis son arrivée au Québec, il y a quatre ans. Après avoir passé la première année et demie en classe d’accueil, il a intégré une classe de secondaire 3 du programme prévu - un programme d’enseignement régulier qui offre des ressources pédagogiques supplémentaires en classe. Aujourd’hui, Bergens fait son secondaire 5 régulier, tout en terminant quelques cours de secondaire 4. À travers ce cheminement, la raison pour laquelle il ne s’est jamais découragé est bien simple : « Je n’ai pas encore réalisé mes rêves et c’est pour ça que je reste à l’école, je dois terminer mes études avant », explique-t-il. Même s’il admet avoir plusieurs projets en tête et notamment une entrée éventuelle au cégep, il ne sait pas précisément ce que le futur lui réserve. Une chose est certaine, il veut que ce soit en lien avec ses deux passions : l’entrepreneuriat et les jeux vidéo.

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Bravo pour ta détermination Bergens, un brillant avenir se dessine devant toi ! Merci aussi à l’équipe remarquable qui travaille sans relâche pour que les élèves à mobilité réduite puissent cheminer et s’épanouir à l’école.