Centre de services scolaire
de la Pointe-de-l'Île
8 mars 2025
Lorsqu’il est question de moteur, rien ne freine Cynthia François, surtout pas les stéréotypes ! Au contraire, cette étudiante en mécanique automobile du Centre Daniel-Johnson carbure aux défis. En cette Journée internationale des droits des femmes, elle rêve d’un avenir où plus de mécaniciennes travailleraient avec elle dans l’industrie.
C’est dans l’enfance que la curiosité pour la mécanique a démarré chez Cynthia. Alors qu’elle démontait tous les petits moteurs qui lui tombaient sous la main, sa passion a pris une autre vitesse quand elle s’est offert sa première voiture à 16 ans. « J’avais enfin un véhicule que je pouvais modifier petit à petit comme je le voulais. Ça a enclenché quelque chose en moi ! », se rappelle-t-elle fébrile.
Dès lors, Cynthia a pris le volant d’emplois traditionnellement associés aux hommes. En plus d’avoir été directrice des opérations d’une compagnie de transport, elle conduit des équipements de déneigement. Elle a même cofondé M.T.R.D mobile sa propre entreprise de mécanique mobile diesel. C’est afin d’avoir sa certification officielle comme mécanicienne qu’elle a entamé à 29 ans sa formation au Centre Daniel-Johnson en octobre dernier.
Étudiante parmi les hommes, Cynthia est loin de se distinguer uniquement par ses ongles parfaitement manucurés dans le garage scolaire. C’est plutôt son aisance à utiliser tous les instruments de mécanique qui inspire le respect de ses pairs. « J’ai reçu un très bon accueil de mes collègues de classe. Ça n’a pas été long qu’ils m’ont considérée comme l’une des leurs. Il y a souvent de la surprise ou de la curiosité chez les mécaniciens lorsqu’ils voient une femme dans un garage, mais très rarement du jugement. Au contraire, ils ont tendance à vouloir nous aider pour les tâches plus physiques », explique Cynthia François.
S’il y a une zone grise pour une femme qui souhaite faire carrière dans un milieu d’hommes, c’est peut-être la conciliation travail-famille. Cynthia en sait quelque chose, elle qui élève sa fille de 8 ans tout en poursuivant ses études et en gérant sa compagnie. « Les hommes pensent savoir ce que sont les responsabilités d’une maman et souhaitent bien nous épauler, mais ils ne saisissent pas vraiment », avoue-t-elle. Elle estime que plus il y aura de femmes dans la profession, plus sa réalité sera comprise.
C’est donc avec enthousiasme qu’elle projette d’aller rencontrer des élèves du secondaire pour les inciter à devenir « étudiante d’un jour » à ses côtés. « J’aimerais bien engager d’autres femmes dans mon entreprise, mais je ne reçois pas de CV de leur part, elles sont trop rares. J’aimerais dire aux adolescentes de ne pas avoir peur de choisir ce métier, que c’est possible », assure-t-elle. Jean-François Lemieux, directeur adjoint du Centre Daniel-Johnson, souhaiterait aussi que son établissement forme davantage de mécaniciennes. « Les nouveaux équipements en mécanique automobile rendent cette profession plus universelle. Les outils modernes permettent aux élèves de se démarquer par leur force d’analyse et non juste celle de leurs bras », conclut-il. Bravo à Cynthia pour la poursuite de tes études, merci à l’équipe du Centre Daniel-Johnson pour votre accueil.
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